Chassés du paradis... pour une pomme ?

un article tiré de http://qe.catholique.org/1-questions-essentielles/

Citation :

Chassés du paradis... pour une pomme ?
Le péché originel est-il un "symbole" ou un fait vraiment advenu ?

Une erreur commune consiste à penser que la gravité de nos péchés se mesure à la quantité de mal que nous avons fait. Le regard de Dieu est différent : Il scrute d’abord notre cœur, car, dans le fond, c’est la seule chose qui Lui importe vraiment.

Tout le drame de l’humanité se joue dans le cœur de l’homme disait Tolkien, et c’est vrai : aux yeux de Dieu, une personne qui cherche à être parfaite, par orgueil, sera jugée plus sévèrement qu’un bandit qui se repend. Jésus l’a affirmé plus d’une fois.

Le péché originel est l’expression la plus évidente de cette vérité. Peut-il y avoir une action plus insignifiante que celle de manger un fruit ? Le péché n’a pas consisté à manger un fruit, mais à désobéir. Car l’obéissance requiert la foi ; La foi requiert l’amour ; Et l’amour, l’humilité.

Or, nous dit saint Paul, tout comme c’est par la désobéissance d’Adam que nous étions devenus pécheurs et ennemis de Dieu, c’est par l’obéissance du Christ que nous sommes justifiés et sauvés (Rom 5, 19). Cette obéissance du Christ est le moyen choisi par Dieu et accepté par Jésus, pour sauver le monde et lui rendre l’héritage des cieux ; elle était une expiation de la désobéissance d’Adam, notre premier père ; et nous allons à Dieu en unissant notre obéissance à celle du Christ Jésus, devenus notre tête et notre chef.

Toutes les misères d’Adam sont tombées sur nous parce que nous avons été solidaires de son péché ; nous avons part à toutes les bénédictions qui débordent du Christ Jésus quand nous participons à son obéissance.

Une explication de ca passage si souvent mal compris :

"Puis Yahvé Dieu dit : "Voilà que l'homme est devenu comme l'un de nous, pour connaître le bien et le mal ! Qu'il n'étende pas maintenant la main, ne cueille aussi de l'arbre de vie, n'en mange et ne vive pour toujours ! "23 Et Yahvé Dieu le renvoya du jardin d'Eden pour cultiver le sol d'où il avait été tiré.24 Il bannit l'homme et il posta devant le jardin d'Eden les chérubins et la flamme du glaive fulgurant pour garder le chemin de l'arbre de vie." (Genèse 3, 22-24)

Que signifie donc cette interdiction de manger le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, et cette sentence de mort qui a suivi notre désobéissance ?



Préliminaire : Ce n'est pas la Science elle-même qui est représentée comme mauvaise dans cette image du Péché originel :



Tout d'abord, cette interdiction ne vise pas la science elle même, car la science en elle même est une bonne chose, si nous en avons fait un péché, c'est en nous y adonnant avec excès, en lui donnant une place qu'elle n'a pas, car nous sommes aujourd'hui encore sous l'influence du péché originel, qui fausse notre vision de la vie. D'autre part, nous sommes certains que la raison et la science nous appartenaient bien avant le Péché originel, car après avoir créé les animaux, Dieu les a amenés devant l'homme pour qu'il leur donne un nom à chacun. Or nommer les choses est une fonction de la science et de la raison, car nous ne pouvons nommer une chose si nous ne sommes pas à même de la conceptualiser.



Il demeure évident pour moi que nul ne peut réduire le mystère de la vie à ses composantes physiques et scientifiques, qui n'en sont que la surface, sous laquelle se trouve, selon la pureté du cœur de celui qui les regarde, ou bien tous les délices du paradis, baignés dans la paix et la joie de vivre, ou bien tous les tourments de l'enfer.



Si l'homme n'était qu'un ramassis d'atomes, un vulgaire animal, quel intérêt à vivre, à étudier, à jouer du violon pour lui afin de souligner encore et toujours la beauté de la vie, que notre petit quotidien rationnel et routinier sans arrêt efface ?



Et si la beauté n'était rien d'autre que l'esthétisme, alors quelle différence y aurait-il entre la Passion selon Saint Jean de Bach et le fard d'une prostituée ?



Je rends cent fois grâce à Dieu, à mon Seigneur Jésus Christ, et à Alexis Galpérine, le violoniste qui par la beauté de son interprétation a changé ma manière de voir le monde, pour m'avoir permis de sortir de cette vision du monde indigne et réductrice.



Je ne suis pas contre la science, je suis pour la science à condition qu'elle reste dans les limites qui sont les siennes, et qu'elle ne tende pas à devenir l'unique moyen d'appréhender le monde, autrement on passerait à côté de la face la plus intense et la plus passionnante de la vie (quoi que la science elle même soit déjà plutôt passionnante, il faut l'avouer, mais pas autant que l'autre face de la réalité qu'elle ignore). Sur le sujet, je vous invite à lire cette citation de Martin Luther King :

Citation :

* « Il peut y avoir conflit entre hommes de religion à l'esprit fragile et hommes de science à l'esprit borné, mais non point entre science et religion. Leurs mondes respectifs sont distincts et leurs méthodes différentes. La science recherche, la religion interprète. La science donne à l'homme une connaissance qui est puissance ; la religion donne à l'homme une sagesse qui est contrôle. La science s'occupe des faits, la religion s'occupe des valeurs. Ce ne sont pas deux rivales. Elles sont complémentaires. La science empêche la religion de sombrer dans l'irrationalisme impotent et l'obscurantisme paralysant. La religion retient la science de s'embourber dans le matérialisme suranné et le nihilisme moral ».

Mes souffrances passées m'ont appris une chose essentielle : le plus important dans la vie, ce n'est pas ce qui se passe à l'extérieur, sur le plan matériel, mais ce qui se passe à l'intérieur, au fond de mon coeur. Si je suis triste en moi-même, alors que m'importe le printemps et les arbres en fleurs ? Ils ne seront là que pour me rapeller que ma joie, en mon hivers, s'est fanée. Et si je suis joyeuse à l'intérieur de mon coeur, qui pourra m'enlever ma joie ?



Or quelle plus grande raison de tristesse que la haine, et quelle plus belle raison de joie que l'amour ? Mais que l'Amour Véritable. Car souvent, on croit aimer, et en fait on ne fait qu'admirer, ou bien se complaire, de sorte qu'à la première occasion l'illusion d'aimer s'envole et l'on se retrouve, l'âme pauvre et nue, devant notre indigence à aimer et notre propension à la haine et qui est la meilleure définition que l'on puisse donner du péché.





Explication du Péché originel : c'est une séparation d'avec le Dieu d'Amour



Quel est le Péché originel, et que signifie cet arbre de connaissance du bien et du mal dont le fruit donne la mort ? C'est de ne pas pouvoir aimer.



Si comme avant la faute la connaissance du bien et du mal, c'est à dire le pouvoir de décider ce qui est bien et ce qui est mal, serait resté l'apanage de Dieu seul, ce Dieu qui est Amour, alors seul l'Amour aurait continué à décider de ce qui est bien ou mal, et tous, nous agirions selon l'Amour, faisant le bien selon l'Amour, car même maintenant, personne ne veut faire ce qu'il trouve entièrement mal, tous, nous agissons en pensant trouver un bien dans nos actions, et quand nous n'y trouvons que du mal, nous ne voulons pas les faire ; tous, nous sommes satisfaits d'un bien, et mécontents d'un mal, nous désirons ce que nous appelons "bien", et détestons ce que nous appelons "mal".



Mais dès lors que l'humanité, désobéissante, a goûté elle aussi de ce fruit, alors une nouvelle définition du bien et du mal est apparue, celle de l'égoïsme, qui définit le bien et le mal par ce qui est bon ou mauvais pour moi, moi seul, sans tenir compte de l'Amour. Dès lors, la définition de bien et de mal, cessant d'être simple et évidente, est devenue complexe et double : d'un côté il y a le petit égoïsme de la chair qui réclame ses plaisirs contre la santé, contre la générosité, contre la paix, contre la Vérité, contre l'Amour et cet égoïsme engendre la gourmandise, l'avarice, la luxure, l'orgueil et la paresse ; et de l'autre côté, il y a l'Amour, qui se révolte contre la prison où l'enferme l'égoïsme et qui voudrait la générosité, l'humilité, la Sainteté, la chasteté, la pureté, et les beaux idéaux de la chrétienté.



A présent donc que la chair est en conflit avec l'Amour, il n'existe plus de joie parfaite sur terre, car soit nous faisons ce qui est bien selon l'égoïsme et mauvais selon l'Amour, et alors nous avons le plaisir, qui est la légère réjouissance d'une partie de la chair, mais nous perdons la joie infinie de l'Amour, et notre coeur se renferme sur lui-même, se déssèche, nous nous mettons à servir notre plaisir et à éprouver de la haine pour ce qui nous le fait perdre ou nous le diminue ; nous devenons inconstance, caprice, continuelle insatisfaction, car la chair n'est jamais complètement satisfaite. Soit nous faisons ce qui est bien selon l'Amour, en contrariant la chair, mais alors il nous faut faire un constant effort sur nous-même, combattre sans cesse les passions de la chair, éprouver parfois du déplaisir, souvent même de la souffrance, retomber dans le péché, s'en relever, prendre de fermes résolutions, persévérer. Par le péché originel, le bien a cessé de nous être naturel



A cause de cela, nous sommes chassés de l'Eden et les délices du paradis nous sont devenus pour ainsi dire inaccessibles, car puisqu'il y a satisfaction à faire le bien et mécontentement à faire le mal, mais que nous sommes soumis à la fois à deux lois contradictoires, qui donnent deux définitions du bien et du mal opposées, alors il est impossible d'être tout à fait heureux.



Conclusion : A présent, l'homme doit choisir s'il persévère dans son divorce avec Dieu ou s'il veut revenir vers l'Amour pour recevoir de Lui la Vie :



Maintenant, certains hommes oubliant la Loi de l'Amour; ont choisi pour loi, afin de trouver une facile paix de l'esprit, la loi de la Chair, et ne goûtent que l'enveloppe matérielle des choses, oubliant la loi de l'Esprit, ceux là peuvent se sentir heureux, pour un temps, jusqu'au jour ou la chair, mortelle par nature, meurt ; ce jour là, la vérité, cachée sous l'écorce, surgit, et là on découvre l'égoïsme, la haine, l'esclavage et la violence ; toutes les peines de l'enfer sont promises à cette âme : là ou l'écorce tombe apparaît la sève, et en ce jour plus aucune illusion ne sera là pour tromper son désarroi d'être privée d'Amour.



Déjà, même encore sur terre; la chair les tourmente de son insatisfaction continuelle, faim, soif, angoisses, désirs, fatigues ; de plus, même avant la mort, la Vérité du manque d'Amour se fait sentir jusque dans les plaisirs, ce sont les remords qui minent la conscience, ou bien, la chair ayant produit ses fruits de haine, c'est la guerre, le vol, le meurtre, l'inceste, le divorce, ce sont les disputes, la tristesse, la solitude, et le mal être qui révèle à soi-même que quelque chose ne va pas.





D'autres, les Fils de l'Esprit, ont choisi d'obéir à la Loi de l'Amour, il font constamment effort pour la suivre et vaincre les attraits de la chair, ce sont sans cesses prières, Messes, examens de conscience, études, confessions ; la Charité est pour eux un mot d'ordre, le Bien siège dans leur coeur et les remplit de contentement. Ceux là sont vraiment libres, heureux, et ne craignent pas la mort, car il ne s'arrêtent pas à l'apparence des choses, mais la Vérité qui dépasse tout commande à leur coeur et leur permet de vivre sans cesse en communion avec l'Amour. L'Amour, Dieu Tout puissant, source inépuisable de joie, remplit leur coeur serein de son incommensurable plénitude, le monde leur appartient, tout ne leur est que joie. Ceux là connaissent dès la vie terrestre et connaîtront encore pour la Vie éternelle le Véritable Bonheur, qui est la communion en plénitude avec le Seigneur de Vie qui est Amour.



On peut certes dire qu'aucune doctrine ne puisse énoncer la Vérité, qui les dépasse toutes, mais la Vérité, Elle, est réelle, et on ne Lui échappe pas, quelque soit la doctrine à laquelle on adhère. Quelques soit nos illusions, elles tomberont un jour ou l'autre, et la Vérité nous saisira tout vifs, et ce sera le bonheur pour les uns, et le malheurs pour les autres. A nous de choisir notre camp.





(d'après Esprit Saint via Prières, Messes, Chapelets, et d'après les sermons des pères jésuites.

La théorie selon laquelle il faut conceptualiser un objet pour être à même de le nommer vient du philosophe anglais John Locke.

Alexis Galpérine est un violoniste français, invité permanent de l'Ensemble Stanislas de Nancy, professeur aux conservatoires de musique nationaux supérieurs de Paris et de Strasbourg. Ses interprétations, desservies par un archet vif et sensible, sont pleines d'intelligence et d'intériorité.)